Bonjour chers lecteurs,
Aujourd'hui je reproduits un article paru sur un autre blog (je sais cela ne ce fait pas mais bon)parce que je ne vois rien à ajouté à ce superbe écris, c'est comme-ci on avait lu dans mes pensées......
"Marco se consacrait à l’une de ses tâches favorites : débiter du bois à la hache pour la Pietchka qui réchauffera notre soirée. Il vient de laisser subitement les outils pour rentrer et s’allonger un peu. Cette fois-ci, il semble vouloir méditer, voyageant sur ses pensées en lecture aléatoire, aidé d’un peu de poésie entre les mains. D’autres fois il se contente en dormant ou en regardant le plafond.
Marco aime la philosophie, s’intéresse aux religions, à la politique et à la crise qui se passe loin de chez lui, à l’Ouest. Photographe italien talentueux, il a parcouru certains territoires du monde et fait partie de ces amoureux de la Russie où il s’est installé il y a trois ans, dans ce coin reculé de la Sibérie. Le bonheur règne dans cet endroit rare de la Russie où les gens sont « lumineux ». Leur sourire radieux est la marque de ce groupe de croyants sereins à l’idée que, lorsque « le monde qui va mal » éclatera, jaillira alors comme d’une source, l’eau pure qui s’étendra miraculeusement et sauvant l’humanité dévastée par le modernisme, le capitalisme et l’individualisme. Ici, vivent les croyants Vissarionites selon un mode de vie à l’ancienne avec les avantages de notre époque contemporaine. Les maisons sont propres, construites en bois. On travaille de ses mains pour garder la forme et subvenir à l’hiver hors du temps. La notion d’amitié, nécessaire à la survie, semble avoir un tout autre sens et est remplacée par celle de l’entraide.
Marco s’ennuyait en Europe. Comme il dit :
_ « En cours de comptabilité, tu devais tracer une colonne en y notant ce que tu donnes et dans une autre ce que tu reçois pour en faire un bilan. Le risque, c’est que les gens pensent comme ça ! Cazzo ! »
Quand il vivait à Paris et qu’il se levait le matin pour aller au travail :
_ « Dans le métro je mangeais un pain au chocolat en toute vitesse puis je devais attendre quatre heures, la pause déjeuner, avant de pouvoir aller chier tranquille… Ma porca putana ! Ici, on a le temps tu comprends ? … Car pour bien démarrer la journée, il faut se débarrasser du passé!"
Travailler pour pouvoir s’acheter à manger, l’insupportait. S’il était resté en Europe, Marco aurait fait la révolution en attendant que les grosses entreprises lui paient ses travaux photographiques.
Marco n’est pas adepte de la communauté mais il se plait à l’observer et vivre près d’elle. Depuis son isba, avec sa clé 4G qui lui fournit l’Internet, il scrute la presse internationale en espérant que la situation éclate enfin. « Plus la crise dure et plus les conséquences seront terribles. » Tant de suspens, sa curiosité en est trop grande. Une explosion de la cocotte mondiale lui ferait plus plaisir que de voir ces troupeaux de moutons bêler à tous vents de révolution, égarés, éparpillés, seuls, ne sachant plus qui ils sont eux-mêmes. Hâte aussi de voir comment son immense et puissant pays d’accueil interviendra dans ce gros « bardak ! » (bordel) Mais sans crainte aucune, tant que les grosses pépites d’or russe, ses succulentes pommes de terre lui fourniront énergie, et douceur avec ses bonnes confitures aux baies de Sibérie.
Nous quittons Marco et ses beaux rêves dont l’un d’entre eux se réalisera dans une dizaine de jours. Après la fonte des neiges, il pourra alors penser librement pendant des heures, cette fois-ci au bord de la rivière qui lui donnera peut –être en prime quelques poissons pour le diner, pour pas un kopek, et aucune heure de travail rémunérée."
Trouvé ici: https://elodivovna.wordpress.com/2013/05/29/marco/