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Histoire d'un départ et d'une nouvelle vie en Russie

Le mythe du mal de l’air!

Publié le 23 Janvier 2013 par Makarov

Souvent on me pose cette question : y a-t-il un mal de l’air en montgolfière ? Et bien il n'y en a pas ! Car nous nous déplaçons très lentement, ni de vertige non plus, car nous ne sommes pas rattachés au sol. Il y seulement une forme d'appréhension de l'inconnu et en fait une peur d'avoir peur ou alors une sorte d'attirance pour le vide, une fois la montgolfière assez haute. Si il y un malaise le plus souvent c'est une femme enceinte de quelques semaines qui ne l'a pas précisé ou une femme sportive, assez maigre, un jour ou il a fait chaud ou elle a peu bu et ou peu mangé

Les gens sont souvent étonné car ils ne ressentent pas la montée, au début du vol, ni la descente si le pilote le fait assez doucement, c'est-à-dire à 1 ou 2 mètres par seconde. Quant aux sensations que le vol peut provoquer- c’est aussi une question récurrente- pour avoir des sensations, il faut voler sur un petit 2600m3, monter à 1000mètre et plus, ne pas chauffer en attendant que le ballon se mette a descendre et le laisser refroidir comme cela pendant 2 minutes, ou pour les plus extrêmes ouvrir la soupapes 3 secondes. A ce moment le ballon va descendre rapidement, entre 3 à 6 mètres secondes. Mon ami Ivan Maievsky d'Ekaterinbourg est très fort pour cela. Il va se déformer et avoir une forme de banane vue du sol et se mettre à tourner sur lui même grâce à la force de coriolis. Si le pilote le laisse refroidir longtemps il peut même tournoyer un peu comme dans les manèges à sensation.

Quand le sol se rapproche je me demande toujours si je vais réussir à chauffer suffisamment pour le freiner et quand le sol n'est plus qu'à quelques mètres e0t que le ballon stop cela procure une sensation mêlée entre l'adrénaline de satisfaction et de fierté d'avoir bien maitrisé l'élément « air » et d'avoir eu la maîtrise, cette fois là. Car parfois un coup de bruleur en trop ou en moins peut vous faire rater le terrain ou toucher le sol de façon un peu trop rapide et la nous nous sentons déçu de n'avoir pas su réussir notre coup. Cela arrive aussi bien aux jeunes pilotes qu'à des pilotes ayant de nombreuses heures de vol derrière eux. Sinon quand, je rase la cime des arbres ou des cultures, cela fait toujours une drôle d'impression surtout quand il y a entre 8 et 12 km/h de vent !

Une fois que vous savez ressentir le ballon, il y a une sensation de légèreté, que je ne peux décrire avec des mots, cela vous devrez la vivre et l'expérimenter par vous même ... Mais vous ne le ressentirez pas forcément au premier vol.

Les sensations ne s'estompent pas avec le temps. L'émerveillement reste le même, car chaque vol est unique. Seulement avec les gros volumes le plaisir est moins fort car j'ai la responsabilité de 8 à 12 passagers. Je doit rester attentif à leurs demandes et attentes tout en restant concentré sur la gestion de mon ballon : chauffe à intervalles réguliers, changement d'alimentation des bouteilles, lignes électrique, descente trop rapide, recherche du terrain d'atterrissage, ambiance dans la nacelle etc. Tous ces éléments réduisent le plaisir de voler parfois....

C'est pourquoi de voler à nouveau sur un petit volume à Kungur m'a rappelé mes premières sensations, lors de mon apprentissage, il y maintenant 13ans.

Personnellement, le ballon m'a permis de développer mon sixième sens, car c'est la nature qui dirige le ballon. Que se soit quand j'étais équipier au sol puis par la suite en tant que pilote Je dois ressentir les courants invisibles de l'air pour essayer de faire ce que j'ai envie de faire en vol, comme aller vers tel ou tel village ou tel ou tel terrain. J'ai aussi appris un peu l'humilité, prendre du recule face au événement et à relativisé les choses dans la vie car nous sommes petits devant les forces de la natures et il faut accepter de travailler avec elle en osmose et en harmonie et non contre elle comme nous le faisons depuis plus de 200 ans maintenant. Elle doit nous servir de modèle par sa simplicité et sa créativité. Mais tout cela m'est strictement personnel. Chacun vivra sont expérience différemment !

Le mythe du mal de l’air!Le mythe du mal de l’air!
Le mythe du mal de l’air!Le mythe du mal de l’air!Le mythe du mal de l’air!
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M
Superbe description que tu as faite là! Et meme s'il y a des sensations que tu ne peux décrire, tu as su exprimer parfaitement tout l'art et la passion de l'aéronaute. Et cette derniere est si intacte, qu'elle donne envie d'embarquer illico presto dans la nacelle de ton prochain vol et d'apprécier comme toi, à sa juste valeur, la rencontre entre l'Homme, l'Air, le Ciel et la philosophie de la vie. Un titre de roman de Kundera me revient à l'esprit: "L'insoutenable légèreté de l'être"...
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