Le Gymnasium N°16

L'école ou j'ai travaillé est appelé : "Gymnasium". C'est un établissement qui regroupe les petites classes et les classes moyennes c'est-à-dire de la 1ère jusqu'à la 11ème.

La première chose que j'ai remarqué, c'est que le monde de l'enseignement est un monde quasi exclusivement féminin (réflexion : C'est peut être une des raisons du très bon niveau de l'enseignement en Russie!). Sur 56 enseignants, 2 hommes et pour l'administration, Idem, sur 14 personnes 5 hommes au postes de concierges et entretien/réparation. La raison en est le niveau très bas des salaires. Une prof gagne ici, environ un peu plus de 200€. C'est peu dans une ville ou les loyers pour une chambre meublée, commencent à partir de... 200€. Elles travaillent de 8h du matin à 17/19h du lundi au samedi inclues et cela c'est seulement les cours. Rajoutez à cela les corrections d'exercices, examens et réunions…

Et pourtant, la motivation est sans faille. La qualité et le niveau d'enseignement sont surprenants, comparés au moyens mis en place. Le budget est très serré à chaque semestre, mais les moyens humains sont privilégiés. (Peut-être devrait-on s'en inspirer chez nous). Il y a une écoute et une implication très importante des enseignantes dans toutes les sphères de la vie des élèves. J'irai jusqu'à dire une complicité et une tendresse que je ne connais pas dans notre système Français. Il y une psychologue pour les enfants avec qui ils peuvent aller parler de leurs problèmes et angoisses. Cela leur permet de se concentrer sur leurs études. Kungur est comme un grand village et tout le monde se connaît. Donc entre professeurs et parents la communication passe mieux que chez nous.

Le système de notation est sur 5 donc les notes peuvent vite sanctionner vers le bas. Ce système, me semble-t-il, pousse les élèves vers le haut.

Les cours durent 45 min et la journée se partage en deux parties. Les petits et une partie des grands, ont cours depuis 8h jusqu’à environ 12/13h. Ensuite les plus grands vont aux ateliers de leur choix, s’ils le désirent : Arts plastiques, sport, danse, échecs, sciences, montgolfières etc.....Il y en a pour tous les goûts. Ces activités se déroulent pour la plupart dans d'autres bâtiments de la ville, comme la maison du tourisme et de la jeunesse. Ensuite l'après- midi une autre partie des enfants vient en cours après avoir été aux ateliers le matin.

Cela permet d'adapter le manque de place et de moyens avec l'importante population d'enfants.

La cantine est un endroit important de l'école déjà par le fait que 80% des repas est préparé sur place donc c'est n'est pas du "tout près pas bon". Il y donc une sérieuse équipe de cantinières. Ensuite parce que le rythme scolaire est différent de chez nous. Les plus petits qui finissent vers 12h les plus grands au pire vers 15h. Ils ont une pause importante vers10h qui leurs permet de se restaurer et puis vers 12h/13h ils déjeunent. En fait il y a toujours du monde à la cantine. Les profs comme les enfants y vont un peu comme ils veulent, sauf les tous petits qui sont encadrés par les enseignants. Il n'y a pas de distributeurs de sucreries mais les enfants achètent des parts de gâteaux fait maison, un verre de thé ou un jus de fruit aux inter-classes.

Les élèves que j'avais, étaient des élèves de 6ème et 7ème qui apprennent le français en deuxième langue. Aussi le niveau n'est pas aussi bon que les premières langues de Perm et il était difficile de les faire parler, d'autant plus qu’ils étaient un peu impressionnés par "Le vrai Français" venu de France, "en chair et os".

L'administration pousse plutôt pour l'apprentissage de l'Anglais(une habitude héritée de l'époque Eltsine) et ce sont les parents qui choisissent l'orientation des enfants et donc les langues qu'il vont étudier. De plus, Kungur étant une petite ville de province avec peu de moyens et il est plus facile de promouvoir et d'enseigner l'Anglais dans ces conditions. L'allemand aussi est en deuxième langue. Les deux matières se partagent le même "Kabinet" (кабинет). Du coup, cela crée une solidarité entre les deux enseignantes de ces langues qui sont de bonnes amies et travaillent souvent ensemble.

Pour finir un petit article un peu dur je trouve avec le système scolaire et les capacités des enfants Russes.