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Monsieur le Président,
L'Association du souvenir du Corps expéditionnaire russe en France 1916-1918 (ASCERF) a été sensible à votre intention de l'associer à votre noble projet d'érection d'un mémorial à la mémoire des hommes et femmes de France qui ont contribué et donné leur vie ou leur intégrité physique à la mise sur pied d'une force stratégique nationale indépendante.
Notre soutien moral et patriotique à cette digne entreprise vous est acquis. Nous ne pouvons statutairement aller au-delà, l'ASCERF, association française d'origine russe devant se limiter à l'objet de sa mission, strictement déterminée par le contexte de la Grande Guerre.
En vous adressant nos plus sincères félicitations pour votre initiative et vous adressant nos vœux les plus sincères de réussite dans votre projet.
Georges de Brevern
L'Association du Mémorial National des Vétérans des Essais Nucléaires rend hommage à tous les Soldats du Corps Expéditionnaire Russe qui sont tombés sur le champ de bataille en France lors de la 1ère Guerre Mondiale aux côtés des Soldats Français.Les régiments russes dépêchés en Champagne par Nicolas II en avril 1917 ont attaqué une position allemande au nord-ouest de Reims. Ils ont pris et conservé plusieurs sites stratégiques, capturant environ mille soldats ennemis. 8 000 soldats russes ont été tués, blessés ou ont disparu au cours de ces combats. L'armée française a officiellement exprimé sa reconnaissance aux unités militaires russes pour leurs exploits militaires et leur héroïsme. Après l'arrivée au pouvoir des bolcheviks, la plupart des membres du contingent militaire russe furent envoyés à Odessa. Mais une poignée de soldats, environ 400 personnes, a décidé de rejoindre l'armée française et d'y former la légion russe. Les soldats et officiers russes ont combattu héroïquement et ont donné un exemple de courage authentique. Ils se sont illustrés en 1918 lors des fameuses batailles de la Somme et du Chemin des Dames. A deux reprises, ils se sont vus exprimer la reconnaissance de l'armée française par décret. Cette petite unité a été surnommée « légion russe de l'honneur ».
L'arrivée du Corps expéditionnaire russe en Champagne est un épisode méconnu que l'histoire a injustement inconsidéré au profit des grandes batailles de Verdun et de la Somme.
Qui se souvient aujourd'hui de ces soldats, venus de la lointaine Russie, défendre notre territoire après un périple de 30 000 kilomètres ?
L'épopée tragique de ces soldats russes se croise avec notre patrimoine d'histoire militaire : Mourmelon-le-Grand, les forts de la Pompelle et de Brimont.
Aujourd'hui à Saint-Hilaire-le-Grand, une chapelle et un petit cimetière couronnés de sapins rappellent le sacrifice de ces milliers d'hommes.
Ce havre de paix et de recueillement symbolise un peu cette terre de Russie, celle à laquelle ces soldats songeaient avec nostalgie, dans les tranchées de craie, aux abords d'une ferme au nom prémonitoire : la Ferme de l'Espérance...
René-Paul SAVARY
Président du Conseil général de la Marne
Les premiers mois de la guerre ont décimé les armées françaises qui connaissent une pénurie d’hommes. Dès 1915, il est envisagé d'envoyer au front la classe 1916. À la demande de Joffre, le sénateur Paul Doumer se rend en Russie en décembre 1915, auprès de l'allié russe. Paul Doumer vient demander à Nicolas II l'envoi d'un corps expéditionnaire afin de renforcer les armées françaises en difficulté. Faute de moyens matériels, la Russie ne peut pas utiliser tous les hommes en âge de se battre. la France obtient 45 000 hommes, dont 750 officiers, qui sont armés et équipés par elle.
Deux brigades d'infanterie (les première et troisième) sont envoyées en France et deux autres dans les Balkans, à Salonique pour l'armée d'Orient. Elles débarquent en France le 20 avril 1916. Les soldats russes sont reçus comme des sauveurs par la population française : leur participation au défilé du 14 juillet 1916 est ovationnée par les Parisiens. Dès leur arrivée, ils sont envoyés au camp de Mailly. Là, ils sont armés et s'entraînent à la guerre de tranchées, se familiarisent avec leur nouvel armement et avec la protection contre les gaz.
Au cours de l'été 1916, la 1re brigade est envoyée en première ligne sur le front de Champagne et engagée dans le secteur de Suippes, Mourmelon, Aubérive et fort de la Pompelle, où elle est relevée par la troisième brigade en octobre 1916. Les pertes de la première brigade s'élèvent déjà à 500 morts et blessés.
En décembre 1916, le général Nivelle est nommé généralissime des armées françaises à la suite de Joffre et lance au début de l'année 1917 de grandes offensives. Les pertes sont importantes dans les deux camps. Les deux brigades russes sont réunies au sein de la Ve armée et participent à ces attaques en première ligne, la plus touchée en pertes humaines. Ils interviennent à l'est du Chemin des Dames, entre Craonne et Reims. Les ordres sont de prendre les positions allemandes « d'un seul élan ».
Avant l'offensive, ayant appris avec plusieurs mois de retard que la Révolution avait éclaté en février dans leur pays, provoquant la chute du tsar (15 mars 1917) et la formation d'un gouvernement provisoire, ils décident de se constituer en comités de soldats, comme le prévoyait le prikaz (ordonnance) no 1 du soviet de Pétrograd. Ainsi, dans chaque compagnie, ils décident de voter de participer ou non à l'offensive. Mais ne pouvant communiquer avec tous leurs camarades pour connaître le résultat du vote, ils se résignent à partir au combat, qui, pour eux, serait le dernier sur le sol français. Sous les ordres des généraux Lokhvitsky et Marouchevski, les deux brigades russes sont réunies en une division affectée au 7e corps d'armée du général Georges de Bazelaire qui se prépare pour intervenir de la Neuvillette aux Cavaliers de Courcy dans le secteur de Reims. Le 16 avril, les Russes partent à l'assaut en même temps que les 850 000 hommes. L'échec est sanglant et pratiquement sans gains. Pour leur part, les Russes obtiennent quelques succès aux Cavaliers de Courcy, mais en payant un lourd tribut : en trois jours, 4 472 soldats et 70 officiers sur environ 19 000 hommes sont tués ou blessés. À l'issue des combats, les récompenses abondent : croix de Saint Georges russes, croix de guerre françaises et citations.
Lire la suite pour en connaître plus sur les mutineries de La Courtine où les soldats russes seront envoyés : Wikipéd